JUGULER l’épidémie

On estime par des modèles mathématiques que les "3x95" feraient baisser radicalement les nouvelles infections vih et juguleraient l’épidémie comme menace de santé publique :

  • 95 % des personnes qui vivent avec le vih sont diagnostiquées

  • 95 % des personnes diagnostiquées sont sous traitement

  • 95 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable, c’est-à-dire intransmissible

C’est l’objectif de l’OMS de les atteindre en 2030.

Le covid-19 a bousculé les vies, embolisé l’hôpital et fait fuir des soignants, provoqué des situations de détresse mais il a aussi grippé le système de surveillance épidémiologique du vih : les informations remontent de façon incomplète vers Santé publique France et empêche de disposer de données détaillées et solides. Depuis 2018, où l’information épidémiologique montrait une baisse significative à Paris, impossible de documenter si les efforts conjugués des acteurs de nos deux départements font avancer vers la fin de la transmission. L’information publiée par Santé publique France le 29 novembre 2022 met en exergue une stabilité entre 2020 et 2021 au niveau national du nombre de nouveaux diagnos- tics estimés. La statistique pour l’Ile de France, publiée par l’ARS, montre la même stabilité. Pourtant replacée dans la durée, les deux dernières années, marquent bien une tendance à la baisse à l’échelle de l’Ile de France.

D’autres données produites par le projet ANRS-COINCIDE (Dr. Fabienne Caby, CH d’Argenteuil) à partir des patients nouvellement diagnostiqués et pris en charge dans les 52 services hospitaliers d’Ile-de-France, montrent par rapport à l’année initiale de la stratégie Paris sans sida, 2016, une baisse de 51 % à Paris comme en Seine Saint-Denis.

Cette baisse plutôt régulière entre 2016 et 2019, est nettement plus forte en 2020 et 2021. Elle est sans aucun doute multifactorielle : résultat de l’effet préventif du traitement de plus en plus rapide après l’initiation du traitement, de celui majeur de la PrEP dans le groupe avec la plus forte incidence, de la démultiplication des formes et activités de dépistage bien marquée jusqu’en 2019.

A cela s’ajoutent possiblement en 2020-21, une baisse due à celle des arrivées en France des étrangers réguliers et des exilés qui produirait mécaniquement une baisse des nouveaux diagnostics, ainsi que l’effet d’une baisse du dépistage en 2020 et d’une plus grande difficulté à aller vers le soin, en particulier pour les populations précarisées par la crise.

Il faut néanmoins noter que dans les centres de dépistage de Paris et de Seine Saint-Denis, entre 2020 et 2021, le dépistage a fortement repris de 47 % et le taux de positivité observé a baissé de 7,5 pour mille à 4,7 pour mille. Ceci encourage à penser que la baisse observée pourrait correspondre à une baisse des nouvelles contaminations et pousse à redoubler d’efforts pour aller vers la fin de l’épidémie.

NOTRE OBJECTIF pour 2030 : LES 3*95

Pour les indicateurs de traitement
et de charge virale, nous sommes presque aux 95 %.

95%

des personnes qui vivent avec le vih sont diagnostiquées.

95%

des personnes diagnostiquées sont sous traitement.

95%

des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable.

Indicateurs basés sur les personnes suivies
dans les bases de données françaises en 2019
(cohortes FHDH et Aquitaine)


Nombre de patient·e·s traité·e·s dans les cohortes


HSH, pourcentage
de la population traitée

Nombre total de HSH traités :
Ile de France = 15 139
Paris = 8 745
Seine-Saint-Denis = 1 368


Répartition des patient·e·s
traité·e·s


Hommes hétérosexuels et femmes né.e.s en Afrique Subsaharienne, pourcentage de la population traitée


Nombre total d’hommes hétérosexuels
et femmes né·e·s en Afrique Subsaharienne traités :
Ile de France = 17 189
Paris = 4 093
Seine-Saint-Denis = 3500


2030,

la fin de l’épidémie ?